L’entreprise Serru existe depuis 1930 à Château-Gontier-sur-Mayenne. Elle a été créée par Gaston et Germaine Serru. Leur spécialité était alors la charpente en bois. Puis, l’entreprise est passée au 100 % métal et s’est diversifiée.

Embauché en 2000, Vincent Poilvet a débuté en tant que conducteur de travaux dans l’entreprise. Il a ensuite évolué au sein de l’entreprise, occupant des fonctions de chargé d’affaires, puis de responsable commerce et travaux. Depuis septembre 2023, il occupe la fonction de directeur général de SERRU.

L’entreprise SERRU fait partie du groupe ACIEO, constitué de 470 collaborateurs. C’est un groupe familial composé d’actionnaires issus principalement d’entreprises faisant partie du groupe. SERRU travaille également avec différents partenaires financiers et un investisseur extérieur.

Le Groupe ACIEO se compose de 7 filiales :

Ateliers David, à Guérande : charpente métallique architecturale, immeubles, balcons, bardages, vêtures.

M.A.F. (Menuiserie Acier Feu), à Guérande : fabrication de châssis ou portes vitrées coupe-feu. Le groupe développe sa propre gamme et réalise ses propres essais. Ils détiennent le monopole de fabrication d’une certaine catégorie de portes. L’essentiel de leur production est destiné à des chantiers en région parisienne (hôpitaux, immeubles).

C.M.B.S. (Charpente Menuiserie Bretagne Sud) au Gerno, dans le Morbihan : spécialisée dans les menuiseries intérieures et extérieures en bois, la charpente traditionnelle pavillonnaire haut de gamme, et les petites extensions murs et façades en ossature bois.

SEB Foucault, à Villers Bocage, près de Caen : leur spécialité est l’enveloppe du bâtiment (couverture, bardage, vêtures diverses). Ils comptent 70 à 80 salariés, principalement basés en Basse-Normandie. Pour développer l’activité dans les Pays de la Loire, le groupe a créé une nouvelle agence à Château-Gontier où travaillent actuellement deux personnes.

Deschamps, à Saint Denis de Gastines : spécialisée dans la charpente bois traditionnelle et la charpente métallique pour des bâtiments industriels. Elle compte une quarantaine de salariés, dirigés par Nathalie Planchais.

Bureau d’Études Expertises Calcul, à Saint Herblain : leur activité principale consiste à établir des diagnostics sur les charpentes existantes pour déterminer si elles peuvent supporter de nouvelles charges (par exemple lors de l’installation de panneaux photovoltaïques). Si ce n’est pas le cas, le bureau d’étude propose des scénarios de remise en état du bâtiment pour lui donner une seconde vie.

Serru, à Château-Gontier : comprend trois activités : la charpente métallique (la plus importante), l’activité métallerie et l’activité menuiserie aluminium. L’entreprise compte actuellement 120 salariés.

Une clientèle fidèle

L’activité de la charpente métallique rayonne principalement dans le grand Ouest. SERRU travaille très peu à l’international, sauf pour des demandes de fournitures sans pose.

95 % du marché de SERRU est privé. Cela s’explique par le fait que leur clientèle est constituée d’entreprises avec lesquelles ils travaillent depuis près de 40 ans pour certaines. Dans ce type de marché, on retrouve 50 % de bâtiments industriels et 50 % de bâtiments industriels agroalimentaires (LDC, Lactalis, Fromagerie Perrault…).

L’activité globale est plutôt bonne sur le secteur.

“Notre vision est un peu différente des autres filiales. Cela est dû aux marchés privés qui imposent des délais courts. Lorsqu’on prend une commande, la réalisation se fait 7 à 8 semaines après, en moyenne. En général, nous avons 4 mois d’activité d’avance maximum”, nous confie Vincent

Le site de Château-Gontier

Pendant plusieurs années, SERRU opérait sur deux sites éloignés à Château-Gontier-sur-Mayenne. La direction a souhaité regrouper les deux sites en modernisant ses locaux situés dans la zone d’activités de Bellitourne. Le site comprend désormais quatre halls de production et des espaces bureaux pour la partie technique et les fonctions support.

Un volume de production impressionnant !

Les volumes de production de Serru varient selon le secteur. Pour le bâtiment industriel pur, ils produisent de grosses pièces (grande charpente), tandis que pour l’agroalimentaire, il y a beaucoup de petites pièces et les volumes produits sont moins importants.

La charpente se vend à la tonne. Les petits profils sont donc moins productifs que la grosse charpente. SERRU produit en moyenne 120 tonnes de charpente par semaine. Par exemple, la construction du nouveau bâtiment Maisonneuve à Château-Gontier a représenté environ 1 000 tonnes de charpentes métalliques.

L’atelier se décompose en plusieurs parties : le parc “affaires” où se trouvent toutes les arrivées d’aciers laminés bruts. Les opérateurs, sur les machines, reçoivent des ordres de fabrication. Une personne alimente chaque machine en acier. L’acier est coupé en longueur, puis percé et assemblé. La pièce métallique se déplace par pôle dans l’usine et le soudeur raccorde toutes les pièces au fur et à mesure. Enfin, l’acier est soit peint dans leurs ateliers, soit galvanisé. La galvanisation se fait généralement en sous-traitance, car il s’agit d’un métier à part. Pour finir, l’acier est chargé et livré directement sur le chantier.

Le conducteur de travaux et le chargé d’affaires jouent des rôles clé pour l’entreprise dans le suivi des chantiers. Ils suivent le chantier et participent aux réunions. Ils transmettent en interne les informations du chantier et les modifications souhaitées par le client. Ils sont en lien avec le client, le maître d’œuvre, et en interne avec le calculateur, l’atelier, la logistique, ainsi que les sous-traitants poseurs. Ils ont une vue d’ensemble de tout le projet.

Telles sont les valeurs de SERRU, déclinées en actions pour le cap 2030 !

Le courage, car le métier est exigeant et les collaborateurs engagés par leurs efforts quotidiens. L’authenticité, parce que l’entreprise est reconnue et possède un vrai savoir-faire. Et le partage, pour l’entraide, la fluidité des informations et la collaboration.

“Notre cap 2030 est décliné en 10 grands thèmes, comme par exemple, le sujet RSE (Responsabilité Sociétale et Environnementale), l’amélioration continue de la charpente et du bardage, la communication, la digitalisation… Autant d’axes de travail qui répondent aux enjeux auxquels l’entreprise est confrontée et auxquels il faudra répondre dans les années à venir« 

Action !

Les actions RSE ont déjà débuté, notamment au niveau de l’impact énergétique. L’entreprise SERRU a récemment équipé le site en panneaux photovoltaïques. L’éclairage des ateliers est passé en LED, ce qui a engendré une baisse d’énergie de 25 %.

Tous les bilans carbone ont été effectués avec pour objectif de diminuer de façon significative la dépense en carbone d’ici 2030.

SERRU se diversifie dans les achats d’acier grâce à ses fournisseurs ARCELOR et BELTRAM, qui commencent à produire de l’acier “vert”, un acier recyclé et produit à l’aide d’une énergie verte.

De la nouveauté également au niveau de la gestion des déchets. SERRU a mis en place la REP (Responsabilité Élargie du Producteur) qui implique que les acteurs économiques sont responsables de l’ensemble du cycle de vie des produits qu’ils mettent sur le marché, de leur éco-conception jusqu’à leur fin de vie. Chez SERRU, tous les déchets de chantier sont triés et renvoyés vers des organismes agréés pour le traitement de ces déchets.

Enfin, SERRU applique le “réemploi” des matières premières. Le syndicat de la construction métallique a créé un système de vérification des aciers. Ils sont homologués sur leur technicité courante afin de les réutiliser pour d’autres constructions futures.

Et auprès des salariés ?

“On y travaille, mais ça n’a pas été la priorité pour le moment. Cela fait partie de nos prochains axes de développement.”

En janvier dernier, la Jeune Chambre Économique a accueilli à Château-Gontier une “Good Mood Class”, une conférence interactive pour faire le plein d’énergie positive (conférence organisée pour les partenaires de son événement “la 37ème Conférence des Présidents JCEF”).

En tant que partenaire de l’événement, SERRU était présent avec plusieurs collaborateurs. M. Poilvet en garde un bon souvenir.

“J’ai franchement apprécié. J’y pense toujours, notamment à la respiration. C’était ludique et dynamique. Une belle matinée !” nous confie-t-il

Stop à la routine !

Ce que Vincent Poilvet apprécie le plus dans son métier, c’est qu’il est très varié. Chaque jour apporte quelque chose de différent. Chaque projet a sa particularité et ses propres défis. Il faut sans cesse se remettre en question. Le contact humain est également très plaisant. Le relationnel est essentiel, il faut savoir s’adapter selon l’interlocuteur.

“Jusque-là, nous n’avions pas d’interaction avec la Jeune Chambre Économique, mais nous souhaitons développer les liens. Moi-même, je n’en avais jamais entendu parler en interne lorsque je suis arrivé à SERRU. C’est d’ailleurs l’un de mes regrets aujourd’hui.”

L’objectif du groupe est de faire monter en compétences les jeunes collaborateurs afin qu’ils puissent, à terme, occuper des postes à responsabilité au sein de l’entreprise. Il est donc nécessaire de former les jeunes à cet enjeu. Vincent Poilvet souligne l’impact positif de la JCE grâce aux nombreuses formations proposées. Il envisage d’en faire profiter ses collaborateurs très prochainement !

Quelques mots aux jeunes leaders citoyens

“Les jeunes sont notre avenir et sans eux, nous ne pourrons pas faire évoluer nos entreprises. C’est avec eux que nous allons grandir. L’un de nos objectifs prioritaires est de recruter des alternants et des jeunes pour continuer à faire vivre l’entreprise demain.”

En savoir plus sur l’entreprise : www.serru.fr